WILFRIED SIEWE: UNE TRAGÉDIE QUI ILLUSTRE LA MÉCHANCETÉ CAMEROUNAISE ET LES MENSONGES JUDICIAIRES
L’histoire de Ernest Obama est passée. Beaucoup d’entre nous se sont indignés non pas pour les faits qui lui étaient reprochés mais pour le non respect des principes de droit. Car la justice est cette belle dame aveugle impartiale et juste dont les règles doivent s’imposer à tout le monde quelque soit la religion, la race, l’ethnie ou l’obédience politique. L’un des cas qui illustre l’injustice au Cameroun est celui de Wilfried SIEWE dont le témoignage de son épouse et son avocat peuvent être consultés dans le lien sur NAJA TV de l’excellent Jean Bruno Jean-Bruno Tagne: https://youtu.be/zeEMMVG4kXM
Wilfried SIEWE est ce citoyen d’origine camerounaise de nationalité allemande qui est arrivé pour des congés au Cameroun en février 2019. Il sera arrêté et envoyé à Kondengui d’abord dans l’affaire dite du MRC puis condamné dans le cadre des émeutes à la prison de Kondengui à 3 ans de prison ferme.
L’histoire commence lorsqu’Au moment de son départ, il décide de visiter des lieux qu’il n’a pas encore eu l’occasion de visiter. C’est ainsi que le jour-j, pour archives, il se rend à la poste centrale fait des photos. Il est repéré par un agent du GSO sans le savoir. Puis il monte à l’ancien palais présidentiel et fait des photos. C’est là où il est interpellé et conduit au commissariat.
A ce moment, il a déjà ses billets de voyage et doit simplement se rendre à l’aéroport avec sa famille. Lorsque sa femme apprend cela elle pense que tout va s’arranger il s’agit d’une affaire de photos. Ohh que non. La situation se dégrade.
Les enquêteurs disent avoir retrouvé dans son téléphone des vidéos des casses des ambassades qui ont pourtant circulé dans toutes messageries de camerounais et voient des conversations sur le Cameroun. Cerise sur le gâteau au moment de son arrestation, il venait d’acheter deux livres: celui de Maurice Kamto : l’urgence de la pensée et Tchuinjang Pouemi: Monnaie, servitude et liberté.
Suffisant pour les enquêteurs de le placer en détention provisoire à Kondengui. Mais tenez vous tranquille au moment de l’enquête n’ayant rien trouvé l’impliquant directement dans l’activisme dans la diaspora après avoir fouillé tout son téléphone les enquêteurs vont coller des bouts de discussions pour fabriquer des conversations qui lui seront attribuées afin qu’il soit accusé d’hostilité à la patrie, dégradation des biens et outrage au chef de l’Etat. Avant d’arriver à Kondengui il sera sauvagement torturé par les forces de sécurité.
Ce n’est pas tout. Arrêté dans le cadre de l’affaire MRC en février 2019, une affaire montée de toutes pièces, il ne va pas bénéficier de l’arrêt des poursuites ordonnés par Paul Biya en octobre 2019 contre Maurice Kamto et les militants du MRC car en août 2019, il était condamné à trois ans de prison dans le cadre de la mutinerie à la prison de Kondengui.
Ecoutez bien les amis, que ce soit lorsqu’il a été placé en détention à Kondengui ou dans le cadre de la condamnation absurde pour les émeutes, Wilfried SIEWE n’a jamais été entendu par un juge. C’est à dire qu’aucun magistrat camerounais n’a jamais écouté la version des faits de ce monsieur. C’est quand même incroyable. Jetez un individu en prison comme cela sans même l’entendre. Quel injustice.
Ohh que non vous n’êtes pas au bout de vos souffrances. Lors de sa condamnation, Wilfried SIEWE n’est pas passé au tribunal car le procureur n’avait pas signé d’ordre d’extraction. Il a donc été condamné en son absence.
Le crime suprême de cette affaire rocambolesque: le juge dans sa décision va attribuer à Wilfried SIEWE des propos qu’il aurait tenu dans son tribunal alors qu’il n’a jamais vu Wilfried SIEWE. C’est simplement incroyable. Tout un magistrat camerounais commet une faute aussi lourde: faire dire à un prévenu des choses qu’il n’a pas dite. Chez les blancs la carrière de ce magistrat va s’arrêter là car eux au moins ils savent un peu ce qu’on appelle la vie des gens.
Lorsqu’il était arrêté, Wilfried SIEWE était ingénieur à SIEMENS en Allemagne. Après un an d’absence, il a été remplacé et a perdu son travail. Lorsqu’il a été arrêté, il était père de deux enfants qui avaient au moment de l’arrestation: 3 ans et demi pour le jeune garçon et …. 11 mois pour la petite. Seigneur prend pitié de ces enfants.
Par contre ne me faites pas croire que ce monsieur est en prison parce qu’il s’appelle SIEWE. Ce serait simplement méprisable, ridicule et minable. Libérez ce monsieur.
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BORIS BERTOLT